Le PPRD de Kabila continue à faire avaler aux congolais des mensonges qui aux yeux des hommes avertis ne tiennent pas debout. Les raisons avancées par ce groupement politique de boycotter le Forum sur les réformes institutionnelles ne sont pas fondées.
Dire que ce Forum est organisé par une université étrangère et que cela est une violation à la souveraineté électorale de la RDC constitue une bavure et une honte. Dans bon nombre d’universités du monde, le processus électoral est dispensé comme module au département des sciences politiques. Et une section de ce module est consacrée aux réformes institutionnelles et électorales.
Lors de mon passage à l’université de Wits comme assistant j’ai eu à dispenser ce cours. Les notions apprises peuvent être adaptées aux réalités de n’importe quel pays du monde. Ceci revient à dire que refuser de participer à un forum puis qu’il est organisé par un centre d’études d’un pays étranger ne tient pas debout et surtout que l’initiative est venue d’un chercheur congolais qui avec son expertise peut aussi donner son apport intellectuel pour le redressement de son pays surtout s’il conduit les travaux sur les reformes avec impartialité et honnêteté intellectuelle sans aucun penchant.
Le réalisme exige à ce qu’on copie de bon ce que font les autres et surtout que la science évolue. Les congolais ne doivent pas continuer à se contenter des vieilles notions de réformes institutionnelles. Le chao créé par la CENI aux élections de décembre 2018 doit nous servir de leçon. Les congolais et le monde entier ont vécu un modèle d’élections propres en RDC. Elections biaisées ne répondant pas aux normes internationales avec comme conséquences le fiasco généralisé, le manque de transparence, le non-comptage de bulletins de vote et le refus d’afficher les résultats bureau par bureau.
Suite à cet imbroglio créé par Corneille Naanga en complicité avec Kabila, en lieu et place, la cour constitutionnelle a proclamé des résultats non conformes. Pour ne plus connaitre ce genre d’aventures, il est important de réformer les institutions du pays dans son ensemble. D’où l’importance d’organiser le forum comme cadre des discussions afin de trouver des solutions politiques à cette crise aigüe qui ronge le pays au risque de le fragiliser totalement. Vu les expériences malheureuses des élections passées de 2006, 2011 et 2018, la tenue du Forum sur les réformes institutionnelles doit être le socle de la vraie nouvelle République Démocratique du Congo.
Le refus de Kabila et les siens à ne pas prendre part au Forum qui a ouvert ses portes à Kinshasa le lundi 24 Août 2020 est une menace dangereuse à la cohésion nationale que tout le monde souhaite. Kabila confiant de sa majorité au parlement et au sénat, pour lui pas question du Forum sur les réformes institutionnelles qu’il voit comme un danger à ses ambitions politiques de revenir au pouvoir en 2023. Le locateur de Kingakati considéré par ses pairs comme demi- dieu joue sa carte d’un politicien chevronné capable de bouleverser les enjeux politiques actuels même en dernière minute. Et Faute d’un contrepouvoir, Kabila se comporte actuellement en monarque absolu puisqu’il est conscient que c’est lui qui contrôle la RDC et demeure le grand maitre à jouer.
Tant que la RDC sera dirigée par l’accord FCC-CACH, Kabila se comportera en monarque absolu et surtout qu’il n’a pas renoncé à sa tenue militaire. Pour sauver le pays , il faut nécessairement réformer les institutions .D’où l’importance de la tenue du forum qui doit être élargi pour lui donner un caractère national inclusif ou seront représentés toutes les couches sociales de notre population à savoir la société civile, les leaders religieux , les partis politiques, les opérateurs économiques, les chefs traditionnels, les producteurs ruraux, les organisations des femmes et des jeunes et la diaspora .
Parmi les points importants à traiter nous proposons, (1)La forme de l’Etat, (2) Le réaménagement des grandes institutions de la république, (3)Du régime parlementaire, (4) La réforme judiciaire et l’armée , (5) La refonte de la CENI actuelle et son réaménagement. (6) Les reformes en vue de consolider la paix, l’unité nationale et la stabilité de l’Etat de droit et la bonne gouvernance.
Afin d’engager le pays sur la bonne voie du changement tant voulu et souhaité par notre peuple et pour l’intérêt national, l’application du plan de sortie de crise proposé par le président Martin Fayulu s’avère indispensable car l’’avenir politique de la RDC en dépend pour sa stabilité et la cohésion nationale.
POETE ROBERT KABEMBA MANGIDI