REGARDER LA MORT DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO EN FACE: illusion d’une richesse terrestre.

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J’écris mon épitaphe
L’exercice est un classique du développement moral et mental des jeunes RDCongolais.
 Il permet de réfléchir à la ligne directrice de sa vie en tant que citoyen de la République Démocratique du Congo, mais aussi à la trace que l’on aimerait laisser de soi dans le souvenir des autres. L’écrivain Jean d’Ormesson a déjà écrit la sienne (in Le JDD du 26 avril 2015) ; elle lui vient de Crillon, l’ami d’Henri IV : « Le roi m’aimait, les pauvres me pleurèrent. » Celle du philosophe Roger-Pol Droit revendique une filiation plus terrienne : « Il savait choisir les melons » (in Si je n’avais plus qu’une heure à vivre). Quant à la romancière Amélie Nothomb, elle propose : « Délicieuse ! », signé « Les petits vers » (in Les Morts de notre vie). A chacun de trouver sa formule, une citation, un proverbe, une composition personnelle… C’est comme ça que c’a marche.
Vous avez par exemple: « Ne jamais trahis le Congo» dixit Laurent Désire Kabila,  et quand au sphinx de limité, le regretté Étienne Tshisekedi wa Mulumba, trouve mieux de synthétiser son idéologie en ce terme:«Le peuple d’abord». Les exemples sont légions. Vous avez l’idée d’un combattant de la Démocratie et du changement, le feu Rossy Mukendi, l’un de mes correspondant qui a trouvé un style pour symboliser son message et son combat en ce sens:«Le peuple gagne toujours». Alors, vous allez voir que, il est toujours possible de ne plus vouloir voir la mort de sa patrie, même si par le passé on a été complice de maux qui ont rongé la République mais, on finit toujours par synthétiser sa volonté de voir la République se refonder. Exemple de l’ aigle de Kawele, le regretté Roi du Zaire, le maréchal Mobutu qui a trouvé ces termes en disant:«[…], Comprenez mon émotion.», une phrase inoubliable caractérisant la fin d’une longue Odyssée et le début d’un autre ère. Bravo quand même pour ce fils du pays qui avait fondu en larmes. Le moment venu, nous exigeront le rapatriement du reste de son corps, pour symboliser l’unité nationale et la force du feu militaire au coeur de l’ Afrique.
Le piège à éviter pour ne pas vouloir voir le décès de sa République : céder à la tentation de la belle formule qui séduit ou intrigue, bien qu’elle peut provenir d’une sommité scientifique, mais qui ne dit rien d’authentique et qui ne reflète pas son vrai sentiment et sa vraie nature conjoncturelle, ni moins encore sa vraie mission. Comme par exemple: «[…] Comprenez ma passion».
Les questions à se poser : qu’est-ce qui pour l’instant caractérise ma vie (avec les autres, dans mes gouts, dans mes valeurs et convictions) ? Quelle est ma qualité majeure en tant que citoyen de la République ? Quel est mon défaut majeur en tant que préposé de l’ État ?
La mort idéale de ceux qui incarne la vie publique:
Cet exercice a pour but de dégager la mort de la République de son abstraction. Réfléchir à la façon dont on aimerait quitter la vie politique, est un moyen de faire face à l’angoisse de la finitude, une angoisse diffuse, flottante, rarement nommée et introuvable dans un caractère vraie. Cette confrontation, sur le mode de vie après sa vie politique, puisqu’il s’agit d’imaginer une « bonne vie et une bonne mort » pour soi, est aussi un catalyseur des valeurs républicaines. Cette manière de penser pousse la République en enfer. C’est pourquoi nous disons que « la République se meurt» à ce niveau.
Le piège à éviter : « Je voudrais mourir sur ma chaise en plastique, à 100 ans d’exercice politique, entouré de tous les miens.» Ce peut etre un voeu, une prière, mais pas un exercice profitable à toute la vie de la République. Le but est d’affronter la réalité politique afin de l’ accepter et non pas de s’évader dans la pensée magico-hitlerienne pour rester indifférent aux règles communes qui régissent la vie en commun dans une République.
 Invitation de tous les hommes politiques à méditer au cimetière:
méditer au cimetière sur l’impermanence, c’est une évidence désormais pour les politiciens de la RDC, mais aussi sur la valeur de chaque vie humaine. Dans un cimetière, chacun est quelqu’un. Les inconnus ont un nom, un prénom et parfois une photo, une date de naissance et une date de décès. Cher monsieur de la politique,  méditez premièrement sur la célèbre phrase d’Alphonse Allais, complétée par Françoise Giroud : « Les cimetières sont pleins de gens irremplacables et qu’on n’a pas remplacés.» politiciens de la RDC,  prenez le temps de vous arreter devant quelques tombes, de détailler les informations, d’imaginer la vie du défunt. tristesse, nostalgie, dialogue intime avec vos propres disparus et soyez sérins…!
 La méditation dans ce lieu nous ouvre à une dimension particulière, éveil notre intelligence sociale et l’intelligence de l’ame, celle que notre culture matérialiste et ses divertissements négligent trop souvent. On veut s’accrocher au pouvoir pour protéger nos richesses: vanité de vanité, dixit Ecclésiaste.
Félix Mwanza Ntompa: “La richesse brise l’illusion de notre mortalité” et «ne laissons pas mourir notre pays la République Démocratique du Congo pour les richesses terrestres» car, «mains dans la mains, nous pouvons tout.»
Félix Mwanza Ntompa