Dans le cadre du processus électoral en RDC, l’opposition politique avait rencontré le président de la CENI Mr Corneille Nanga. Mais après des discussions, ils n’ont pas trouvé un consensus quant à l’utilisation ou pas de la machine à voter pour des élections du 23 décembre 2018. Mr Jean-Paul Kazamba, politologue, chercheur et communicateur du mouvement politique Ensemble Pour le Changement de Moise Katumbi répond aux questions de Gratias Kanianga MfumuNkento (Charité News).
Charité News : Bonjour Mr Jean Paul Kazamba, vous êtes au micro de G Kanianga MfumuNkento, est ce que vous pouvez vous présenter pour le public qui vous suit ?
JP Kazamba : Je suis Jean Paul Kazamba, politologue, chercheur et communicateur de l’Ensemble pour le Changement
Charité News : l’opposition a rencontré la CENI à deux reprises mais après les deux rencontres ils n’ont trouvé aucune solution concernant l’utilisation ou pas de la machine à voter. Quelle analyse faites-vous au regard de cette situation ?
JP Kazamba : Corneille Nanga doit respecter les lois du pays. Le vote électronique n’est pas autorisé selon la loi électorale. La loi autorise le vote à papier. La machine à voter ne se trouve nulle part, ni dans la loi électorale ni dans la constitution. Mr Nanga avait exigé aux candidats présidents n’étant pas d’accord avec l’utilisation de la machine à voter de quitter la salle. C’est une grande humiliation. C’est pitié vraiment la façon dont les choses se passent dans notre pays car ce n’est pas Corneille Nanga le président de la CENI qui est censé donner les modalités ou fixer la loi concernant les élections, lui doit s’occuper que des problèmes typiquement techniques. Il y a une loi qui existe pour l’organisation des élections et tout est écrit dans cette loi.
Charité News : Comme ils ne se sont pas entendus autour de la machine à voter, l’opposition a décidé de préparer une marche le 26 Octobre. Est-ce que vous pensez que c’est suffisant ? Cela fera reculer Mr Corneille Nanga concernant l’utilisation de la machine à voter ?
JP Kazamba : Le problème est qu’il y a une main noire qui est derrière Mr Nanga. Il faut savoir que beaucoup de gens sont morts juste pour savoir si le chef de l’Etat sera candidat ou pas aux prochaines élections. Est-ce que dans un pays sérieux il faut aller au dialogue à la fin du mandat président de la république? Est-ce que c’est sérieux ? C’est ce qui se passe ici chez nous en RD Congo. Il faut savoir que cette histoire de machine à voter ne se trouve nulle part, ni dans la loi électorale, ni dans la constitution ni non plus dans le calendrier électoral élaboré par lui-même Mr Nanga. Dans le calendrier électoral il est mentionné que les élections se feront avec les bulletins de vote. Si l’opposition décide de convoquer une marche c’est parce qu’elle constate qu’il y a quelque chose qui se cache derrière Mr Nanga et le pouvoir en place n’a pas besoin d’organiser les élections. Mr Nanga a déjà touché l’argent de commission pour l’achat de ces machines à voter, Donc il faut que le peuple se prenne en charge, ce pays n’a plus besoin de rebellions, seules les marches pacifiques suffisent pour mettre le pouvoir de Kabila au pied du mur et nous allons continuer avec les marches. Il faut savoir que quand l’AFDL (alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) était entrée dans ce pays le pouvoir de Mobutu était déjà affaibli à cause de marches pacifiques. Alors nous devons continuer avec les marches pacifiques.
Charité News : Les 15 membres du Conseil de Sécurité, après leur passage à Kinshasa pour s’enquérir de l’évolution de préparations des élections, ont conseillé la CENI et l’opposition politique d’engager un dialogue autour de la machine à voter, qu’en dites-vous ?
JP Kazamba : C’est honteux et ces pareilles choses ne peuvent se faire qu’en Afrique et particulièrement en RD Congo. Les Nations Unies étaient créées d’abord pour traiter les problèmes entre nations, pas les problèmes internes d’un pays. Chaque pays a des lois qui doivent être respectées par tous les citoyens. Là où il y a des textes de lois les débats ne sont plus importants car la loi a déjà tout réglé. Les membres du Conseil de Sécurité doivent manquer de quoi à dire car il y a des textes de lois qui expliquent tout surle processus électoral, ils ne feront que nous laisser car tout est clair dans la loi. En rencontrant les membres du Conseil de Sécurité de Nations Unies, l’opposition, sachant que le pouvoir de Kabila ne respecte jamais les engagements, avait amené certaines recommandations telles que le rejet de la machine à voter car c’est ni légal ni légitime et la majorité de peuple congolais ne veut même pas qu’on puisse en parler. Actuellement au Congo tout est devenu luxe même de l’eau à boire, il arrive que les gens se battent à cause de l’eau à boire. Chez moi à Gungu (Kwilu) certaines personnes n’ont jamais vu même une radio, les gens ne sauront pas utiliser cette machine à voter. L’opposition avait demande aussi le nettoyage du fichier électoral, le retour du corps d’Etienne Tshisekedi et le retour de Moise Katumbi.
Charité News: Merci Mr JP Kazamba
JP Kazamba: Je vous remercie