RDC – Beni : Le Colonel François Kabeya, commandant de la Police réclamé à la barre, voici les motifs

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À travers une déclaration publiée, samedi 10 avril 2021, le Conseil urbain de la jeunesse de Beni, a condamné la répression des manifestations populaires exigeant le départ de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO), accusée de passivité face aux massacres de la population à Beni, au Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo.

Cette structure juvénile regrette que, certains policiers appuyés par les éléments de l’armée se livrent aux violations des droits humains en tuant, blessant par balles des civils non armés. Ainsi donc, le Conseil urbain de la jeunesse appelle à l’ouverture des poursuites judiciaires contre le colonel François Kabeya, commandant de la Police pour avoir donné un ordre manifestement illégal à ses troupes.

Ci-dessous l’intégralité de cette déclaration :

DÉCLARATION DU CONSEIL URBAIN DE LA JEUNESSE CONCERNANT LA RÉPRESSION SANGLANTE DES MANIFESTATIONS PAR DES AGENTS DE L’ORDRE
Le Conseil Urbain de la Jeunesse de Beni est consterné par la répression sanglante des manifestations organisées en ville de Beni pour réclamer le départ de la MONUSCO, le Conseil condamne avec la dernière énergie ces actes prémédités par les agents de l’ordre notamment ceux de la Police et des FARDC, car certains d’entre eux trouvent l’occasion d’extorquer, de frapper et de tuer les civils manifestants qui se présenteront devant eux. Eu égard à ce qui précède, revenant sur les morts innocentes et blessés par balles réelles enregistrés lors de ces manifestations, nous condamnons fermement ces actes et demandons à la Cour militaire opérationnelle et l’Auditorat général de se saisir des commandants des ces Policiers et des ces FARDC qui ont péché par omission de leur responsabilité et par acte des ordres mal donnés, car plusieurs manifestants ont été tirés à bout portant, blessés et torturés devant les commandants. Rappelant que les manifestations doivent être réprimées par les armes non létales, et non les armes létales et balles réelles comme nous l’avons constaté lors des différentes manifestations, nous comprenons le récidivisme et le manque de responsabilité dans le chef du commandement surtout de la police, citons le Colonel François KABEYA MAKOSA car depuis qu’il est à la tête du commandement de la police, avons constaté que plusieurs manifestants ont été assassinés comme jamais auparavant et les exemples sont légion passant par la mort de OBADI, Freddy et la suite jusqu’à nos jours.
Ainsi le Conseil Urbain demande le relèvement aux fonctions du commandement de la Police et son transfèrement devant les juridictions militaires, car par les récidives de ces actes anticonstitionnels et infractionnels, avons compris qu’il est protégé par notamment la Cour militaire opérationnelle et l’Auditorat général.
Dans le cas où ceci n’est pas fait, le Conseil Urbain de la Jeunesse va entamer avec toute énergie une grande série des activités de mobilisation de la jeunesse pour réclamer sa démission et son transfèrement à la justice ainsi que des tous les animateurs de la justice militaire qui le protègent car il n’y a pas des mauvaises troupes mais il n’y a que des mauvais chefs.
De ce fait, le Conseil invite également les manifestants à des actions pacifiques, démocratiques et constitionelles et à ne pas jeter des projectiles contre les agents de l’ordre, aux parents de prendre soins de leurs enfants et de les empêcher de participer aux manifestations.
Enfin, le Conseil Urbain de la Jeunesse demande à la Cour militaire Opérationnelle du Nord Kivu de retirer les mandats d’arrêt contre certains leaders des jeunes, considérés comme une intimidation des activistes en ce moment où nous cherchons à mettre ensemble tous les efforts et opinions des fils et filles de Beni pour la consolidation de la paix dans notre zone.

Pour le Conseil Urbain de la Jeunesse de Beni
Jimmy KAMATE KIGHOMA
Président

Depuis lundi 5 avril, des morts, des blessés et des interpellés ont été enregistrés dans les rangs des manifestants à Beni.

Fabrice Ngima