De L’effectivité des mesures prises par le chef de l’Etat et leurs conséquences sur le plan économique

0
791

De L’effectivité des mesures prises par le chef de l’Etat et leurs
conséquences sur le plan économique : Réflexion d’un libre penseur
Guy Pascal NGOMA PHANZU
« Le coronavirus est une réalité et nous devons nous prémunir car ses
conséquences sont dévastatrices »
Emile de GIRARDIN disait « Gouverner c’est prévoir et ne pas prévoir, c’est
courir à sa perte»
1
Alors que tous les Etats du monde ont pris à temps des dispositions idoines
pour prévenir la propagation du coronavirus , virus dévastateur du genre
humain, la République Démocratique du Congo a pris les siennes dans un
retard non excusable et surtout du fait des tâtonnements entretenus au
départ ayant jeté un doute dans l’opinion.
Quoi qu’il en soit, nous saisissons la balle aux bonds pour applaudir les mesures
annoncées par le Chef de l’Etat afin de mettre la population à l’abri de cette
pandémie aux conséquences affreuses ; par ailleurs nous pensons
modestement qu’il sied de les accompagner sinon les achever par des mesures
complémentaires de peur qu’elles ne soient désuètes d’une part et qu’elles
soient d’autre part à l’origine d’un problème socio-économique pouvant
également entrainer des morts.
I. Etat de la question
Devons-nous rappeler que l’économie congolaise est extravertie ?
De la fermeture des frontières
Cette mesure est idéalement très bonne mais créera dans le contexte
congolais un problème économique en ce sens que l’économie congolaise est
alimentée principalement par des importations ;
Dans un pays qui ne produit presque pas, la fermeture des frontières doit avoir
absolument des conséquences sur le plan de la gestion économique.

Que dire du non rassemblement de plus de 20 personnes dans des endroits
publics ?
Encore une bonne mesure mais pour laquelle nous assistons
malheureusement à la non adhésion populaire et ce, pour des raisons
économiques et financières ; il sied de rappeler que la Population congolaise
dans sa majorité, vit au jour le jour et que lui demander de ne pas sortir, c’est
la contraindre à mourir anticipativement avant même que le coronavirus ne
l’ait atteint.
De la fermeture des magasins, des terrasses, de certaines industries et
autres ?
Ces lieux ci-haut cités, sont parmi les facteurs favorisant la contamination de
ce virus et ce en raison de la promiscuité qu’ils créent ;
Par ailleurs il se dégage un problème à plusieurs volets : la charge du paiement
des loyers pour les commerçants-locataires, les frais d’électricité et d’eau
pendant ce temps (indigestions éventuelles entre Bailleurs et Locataires …)
Dans le lot de ces problèmes, se signale également l’absence de production
sinon la faible production pour les industries avec des conséquences dans
l’assiette fiscale de l’Etat ; comment résoudre la question de la charge fiscale
pour certains impôts cédulaires tels que les IPR, les IRL etc … ?
De la limitation du nombre dans les transports en commun ?
Mesure salvatrice mais inefficace dans la pratique en raison du fait que l’Etat
n’a pas le monopôle dans ce secteur mais aussi la corruption des agents
commis au suivi de ces mesures (eux-mêmes très affamés) ;
Le transporteur privé étant un commerçant, il n’est guidé que par la recherche
du lucre à n’importe quel prix malheureusement ;
Le prix du carburant n’étant pas encore revu à la baisse, cette mesure en ce qui
le concerne paraitra comme de l’épée dans l’eau.

II. CONSEQUENCES SUR LE PLAN ECONOMIQUE, FINANCIER ET SOCIAL
A ATTENDRE
1. Inflation (hausse généralisée des prix)
2. Hausse du taux de change
3. Diminution de la production
4. Transformation de la faim en famine
5. Renforcement de l’incapacité pour l’Etat à intervenir
6. La non observation des mesures édictées par le chef de l’Etat
(malheureusement) …
III. MESURES COMPLEMENTAIRES ou pistes de solutions
Plusieurs Etats ont décaissé des sommes colossales en vue de juguler les
conséquences économiques de cette pandémie à travers des mesures de
compensation financière, tel est le cas des Etats Unis2
.
La RDC ne disposant pas de tels moyens au regard du caractère fragile de
son économie, doit miser sur des solutions atypiques voire adaptables à sa
situation dont nous proposons quelques unes :
1. La prise des mécanismes de compensation financière et alimentaire à
travers notamment la rationalisation des finances publiques et la
diminution en cette période du train de vie des membres des
institutions tant au niveau national que provincial ;
2. La diminution de la taille du gouvernement ;
3. L’accompagnement fiscal des entreprises pour qu’elles ne tombent pas
en situation difficile ;
4. Le renforcement des mesures pour la lutte contre la corruption et la
fraude fiscale ;
5. La prise en charge des frais d’électricité et d’eau ;
6. La surséance pour des raisons d’utilité publique du payement des loyers
pour la durée de l’observance de ces mesures ;

L’attribution d’une compensation financière aux bailleurs en ordre avec
l’Etat (ceux dont les contrats de bail sont enregistrés) ;
7. La création des comités communaux de sensibilisation au respect des
mesures prises par le chef de l’Etat ;
8. La dotation spéciale aux éléments de la police commis pour l’application
de ces mesures ;
9. L’affectation dès à présent des sommes d’agent en renforcement au
système sanitaire en vue de prévenir la prise en charge d’éventuels
malades conformément à la crainte de l’OMS sur l’Afrique ;
10.L’appel à la solidarité humanitaire de tous les congolais et résidants
congolais afin de résorber tant soit peu le problème alimentaire dont va
certainement souffrir la population pendant ce temps, par la création de
points communaux de ravitaillement ;
Au terme de ma contribution, je ne puis avoir la prétention d’avoir rencontré
tous les problèmes, par ailleurs à titre indicatif, ce document peut constituer
une des bases principielles en vue d’aider les pouvoirs publics à compléter leurs
mesures et ce à toutes fins utiles
Tous les yeux regardent, peu observent, très peu voient
« Albert Sanchez Pinol »
Maître Guy Pascal NGOMA PHANZU

Libre penseur