*La Liberté de manifestation est une des libertés publiques, premier des droits de l’homme dans l’énumération qu’en donne l’article DDH 2.*

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<< _Tous les hommes admettent le droit à la révolution ; c’est-à-dire le droit de refuser l’allégeance au Gouvernement, et celui de lui résister, quand sa tyrannie ou son inefficacité sont grandes et insupportables._ >>[Thoreau, *_La désobéissance civile_* , texte intégral, traduction de l’anglais et postface de Guillaume Villeneuve, éditions Mille et une nuits… ]

*Éric Bilale*

La prise de mesures inconstitutionnelles, les violations des libertés fondamentales, les interdictions abusives et sans raison des manifestations publiques, le recul de la justice constitutionnelle, l’effritement voulu de la Démocratie…: autant de constats qui, non seulement confirment la fin d’un État de droit démocratique, mais également font obstruction à son installation ; autant de constats qui ne sont pourtant pas faits dans un pays lointain en dictature, où règne un régime tyrannique ou une monarchie absolue, ou encore un césarisme bonapartiste paranoïaque. Ils proviennent plutôt d’un pays qui prétend avoir un système démocratique : *la République Démocratique du Congo.*

La République, la Démocratie, l’État de droit…ne sont pas de creux slogans mais des mots pleins de contenu. Si la *_Liberté_* dont est née la République et qui en est le socle est un pilier indispensable de la démocratie, l’État de droit vient l’encadrer et la (liberté) protéger. Dans un régime constitutionnel d’information comme le nôtre, l’interdiction d’une manifestation publique sous _prétexte de crainte de débordement_ alors que les statistiques criminels nous enseignent que nos manifestants sont les plus pacifiques et que les casseurs occasionnels sont rares et, surtout, que c’est plutôt la police qui provoque la population qu’elle est censée protéger et encadrer, c’est non seulement une violation flagrante de la Constitution, mais également un déni de liberté. C’est une façon claire et nette de renoncer à la démocratie, à l’esprit de contradiction et aux droits et libertés fondamentales : *la fin de l’Etat de droit.*

L’État de droit est un système de croyances que nous sommes fiers de soutenir. À nos yeux, c’est ce qui fera que notre société soit la meilleure. Ce n’est ni notre déliquescence en tant qu’Etat (État failli), ni même nos prouesses en matière de corruption ou notre système éducatif en chute libre pluridécennale, ni notre richesse géographique ou naturelle, certainement pas notre fameuse situation de scandale géologique qui peuvent nous *donner l’impression de vivre dans une société supérieure aux autres,* mais bien l’assurance que, dans nos institutions et parmi nos Citoyens, règne un dévouement rigoureux à l’État de droit, et ceci, malgré la pluralité ethnique, linguistique et religieuse qui existe chez nous. La manifestation publique c’est un moment de chaleur qui vient jauger la température démocratique d’une société, sa capacité à maintenir l’ordre public en travers de l’encadrement des manifestants.

Dans un État de droit, toutes les décisions des autorités, administratives ou politiques, sont prises en conformité avec les lois de la République dont la Constitution.

*En prenant une décision d’interdiction de la marche pacifique de LUMUKA ce dimanche, une décision contraire à la Constitution, le Gouverneur de la Ville de Kinshasa a démontré qu’il a la même logique d’atteinte aux liberté et droits qu’un tyran. <<C’est un ordre illégal que nul n’est tenu d’exécuter.>>*

AVEC DIEU NOUS VAINCRONS

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