Une peur de la Kabilie pour les uns et, peut en cacher une autre de la Démocratie et de la liberté pour les autres.
Chacun de nous (Congolais) a aussi son histoire personnelle avec la peur. Une liaison qui s’est construite à partir des événements mortuaires et sanguinaires les plus marquants de la vie en République Démocratique du Congo ou soit la peur d’etre reproché de l’indifférence vis à vis des multiples fosses communes sous son silence le plus absolu. D’où les multiples sujets sur lesquelles peut se fixer notre sentiment d’insécurité pour les uns et pour les autres: Tous, sommes donc en insécurité, soit l’insécurité morale ou spirituelle, financier ou physique, civique ou politique ou soit l’insécurité d’être poursuivi après notre pouvoir ou encore d’être menacé pour nos écrits.
Si on demandait au Docteur Denis Mukwege (avec son hopital de mpanzi) de vouloir nous dresser une liste des peureux, Nous n’auront pas la possibilité de tout lire. De la meme manière que ceux qui sont de l’ autre coté de la rive, bien sûr au mangeoire, nous aurons également une autre liste expliquant la nécessité de la sauce qui envoûte et endurcis les coeurs à ne pas quitter le pouvoir.
Alors, chaque citoyen de la République Démocratique du Congo devrait dès à présent, dresser une liste de ses peurs en donnant des explications y afférentes. Vous verrez que, dans chaque liste, il y aura une peur justifiée par la torture, l’enlèvement, l’assassinat, l’arrestation arbitraire, la disparition, le chomage,…etc.
Pour etre apaisé par rapport à notre peur, une seule solution est à envisager : « Se délivrer des petites peurs (par exemple: la peur de s’exprimer, la peur de dormir affamé, la peur d’aller en prison ou d’etre chuchoté à mort par les services publics), pour aller vers des peurs plus grandes (par exemple la peur de l’éternel Dieu, de vendre son ame,…etc., n’est pas, en soi, une perspective très alléchante. Il s’agit pourtant du chemin que chaque RDCongolais est invité à suivre pour arriver à refonder un État sans fosses communes.
Ne pas avoir peur de sa peur
Catherine Aimelet-Périssol (auteur de Comment apprivoiser son crocodile, Robert Laffont), psychothérapeute, docteur en médecine et disciple de Henri Laborit (biologiste spécialiste des comportements, notamment liés à la peur, et auteur, entre autres, d’Eloge de la fuite, Gallimard), milite contre la tendance naturelle de chacun à refouler ses peurs, et à « zapper » ses angoisses à coups surs. À tous les jeunes, nous recommandons la lecture de ces livres.
Dans cet esprit, même nos petites peurs de la Kabilie doivent etre considérées avec bienveillance (ne pas être arrêté, ne pas être condamné…) . Et meme si elles sont genantes et impuissantes à changer la réalité actuelle, « mieux elles sont accueillies, “reconnues”, moins on se ment à soi-meme, plus on est en accord avec soi… et moins on a peur !
Alors, cette manière de penser nous aidera à mieux voir l’avenir proche en rose, et surtout avec les élections à venir qui incarne un changement. Il s’agit alors de ne pas se voiler la face… pour etre encore vraiment dans la vie. Et continuer à avancer dans son combat.
Il nous faut “éplucher” nos craintes issues de la Kabilie l’une après l’autre pour atteindre la peur fondamentale qui sous-tend toutes les autres. Il s’agit généralement de la peur de la mort et, pas la mort physique mais la mort de l’ âme.
Supposez que vous soyez extremement inquiet à propos du pouvoir. “Epluchez” cette angoisse et, en dessous, vous découvrirez la peur de mal faire, de mal diriger. En dessous, vous découvrirez encore d’autres couches : la crainte de ne pas achever les cinq chantiers, de ne pas atteindre la révolution de la modernité par une baguette magique bien sûr sans avoir autant construire et moderniser, de voir le pouvoir d’achat de la population à moins d’un dollar Américain par jour, de voir le chomage augmenter sur toute l’étendue du territoire national,[…] et surtout la peur d’avoir en sa tête le nombre des fosses communes et finalement de ne pas survivre, qui est essentiellement la peur de la mort et qui sous-tend bon nombre d’inquiétudes liées au pouvoir à tout le niveau; c’est donc là une peur de la Kabilie qui peut nous faire du bien dans un avenir proche.
Félix Mwanza Ntompa:«il me semble que j’ai peur d’avoir peur» et « tant que les événements sont cruels en République Démocratique du Congo, nous devons avoir une ame de fer.»
Félix Mwanza Ntompa