Nord-Kivu : Un notable cite les causes de la persistance des tueries à Beni

0
1143

La région de Beni fait face aux massacres des civils depuis plusieurs années. Qu’est-ce qui serait à la base de ce phénomène récurrent dans cette partie de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RD Congo ?

La rédaction de Charité News s’est intéressée à ce sujet en contactant le notable Bukuka Makofi Gervais.

La persistance des tueries dans la région de Beni préoccupe plus d’une personne. Le notable Bukuka Makofi Gervais dit être navré de voir les gens mourir chaque jour. Parmi les causes, il évoque un doute qui plane autour du mariage civilo-militaire, l’activisme des groupes armés et la banalisation des massacres de Beni.

“Premièrement, la relation civilo-militaire, nous le parlons en bouche, mais en face, ça existe pas, parce que du côté des civils et du côté des militaires, il y a le doute qui se multiplie toujours, en pensant que l’ennemi n’est pas identifié. La relation entre les civils et l’armée n’est pas tout à fait bonne par rapport au comportement affiché par les civils et les militaires. Deuxièmement, si vous allez dans le secteur de Ruwenzori commençant par Kalunguta jusqu’à Lubero et même dans le secteur de Beni-Mbau, il y a des groupes armés locaux, mais qui ne sont pas frappés. Troisièmement, il faut que les autorités prennent leur responsabilité et la considération des problèmes qui sont dans l’Est de la République, précisément dans la ville et dans le territoire de Beni. Les autorités ne prennent pas les problèmes comme des problèmes graves”, a-t-il regretté.

Face à ce regain d’insécurité, Bukuka Makofi Gervais propose un dialogue sans tabou entre les civils, les militaires et les autorités. Il réclame aussi l’implication sérieuse des officiels dans l’éradication des tueries à Beni.

“Je propose à tous les leaders, aux acteurs de la société civile et au porte-parole des opérations d’ouvrir un débat par rapport à la relation civilo-militaire. Pourquoi la relation civilo-militaire existe avec des doutes ? Que ça soit un débat sans tabou. Que des tracasseries côté militaire et côté civil soient diminuées”, a-t-il plaidé.

À l’en croire, la dénonciation de l’ennemi serait aussi efficace dans la lutte contre la répétition des attaques armées, dans la région de Beni.

MfumuNkento