RDC-ANR: Une victime dénonce la violation des droits des femmes

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Dans une lettre ouverte du 05 mars 2021, adressée à Kalev Mutond l’ancien Administrateur général ( AG) de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) dont une copie a été envoyée à notre rédaction, Mme. Appoline Musengeshi, Secrétaire Générale Honoraire du Ministère des Affaires Etrangères, dénonce avec la dernière énergie le coup monté dont elle a été victime de la part du mauvais service de cet ancien AG de l’ANR.

Voici en detail les contenus de sa lettre:

Lettre ouverte à monsieur Kalev Mutond, ancien AG de l’ANR.

Comme le manifeste d’Emile Zola , il y a deux siècles, je devrais intituler cette lettre ouverte “J’accuse“. C’est en écoutant votre intervention sur les ondes de Radio Okapi, au cours de laquelle vous ponctuez vos réponses en recourant au statut administratif, à des lois et règlements de notre pays, que je me suis résolue à briser mon long silence.

Monsieur l’ex- AG, lors de mon interrogatoire par vous et votre équipe, il m’a semblé que vous insistiez que votre service en tant qu’appendice de la Présidence de la République ne pouvait pas ni recevoir, ni être cité dans un courrier de l’administration publique. N’est-ce pas là, “la faute ignoble que j’avais commise” ? Signer une note de transmission d’information émanant de la Direction du Protocole d’Etat pour mon collègue du ministre de l’Intérieur à propos de la doléance de l’Ambassade de Belgique au sujet d’un de leur ressortissant, le Docteur Kanku, arrêté par vos services ?

Puisque vous évoquez et reconnaissez les lois et règlements du Pays,  “cette faute” valait-elle une suspension qualifiée d’atteinte à la sureté Intérieure et Extérieure de l’Etat ? Alors même que j’étais à l’étranger pour les soins médicaux aux frais des miens en ayant obtenu d’amputer 15 jours sur mon congé statutaire, à cet effet. Jamais interrogée
par la commission de discipline de la Fonction publique.
Pas de présomption d’innocence. D’office condamnée. Où étaient les lois et règlements dont vous parliez.

Aujourd’hui examinons le cas, à la lumière de votre accéptation de leur éxistence sur les ondes d’une Radio Publique. Un partenaire, en l’occurence ici, c’est l’Ambassade de Belgique, dépose une Note Verbale dont d’après vous, le contenu est hautement politique au cabinet du ministre (direction politique du ministère).
Une copie est déposée de main à main à la Direction du Protocole d’Etat après (un bref entretien entre le Directeur et Diplomate Belge disigné à cette charge).

Le cabinet ne juge pas le cas si politique que ça parce qu’il renvoie sa copie au secrétaire général donc à l’administration. N’y comprenant rien, j’interroge le Directeur du Protocole d’Etat qui a dans ses attributions la division  “litiges et contentieux”. Celui- ci me confirme être au courant d’avoir reçu le diplomate Belge. Comme éléments de réponse, il me fait parvenir la note dont est question pour informer mon collègue du ministère l’Intérieur des inquiétudes du partenaire.

Puis-je rappeler, à ce niveau que les affaires étrangères sont la courroie officielle de transmission entre les différents et multiples partenaires d’avec les services de l’Etat hôte. A ce titre, elles transmettent fidèlement les doléances lui portées afin que les situations embarrassantes ou heureuses soient gérées en pleine connaissance de cause.

J’ai donc signé ce courrier tel quel reçu, le 08 avril 2013 sans aucun ajout.
Le Directeur du Protocole d’Etat est toujours en fonction, nous n’avons jamais été confrontés pour préciser s’il y avait eu un ajout de ma part sur le dit texte préparé dans sa direction, les indices faisant foi. Jusque là, je ne vois toujours pas où j’ai péché contre la Sécurité Intérieure et Extérieure de l’Etat . Je n’ai rencontré ni le diplomate Belge encore moins le fameux Docteur Kanku et même à ce jour, je ne connais pas l’objet de sa présence dans vos services. Mais, voilà, vos services auront mis 42O jours, je dis bien quatre cent vingt joursbpour lire un courrier de 8 lignes, y trouver une lourde infraction d’atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat et me suspendre le 03 juin 2014 pendant que j’étais en soins médicaux à l’étranger aux frais de ma famille.

En publiant cettevsuspension sur les ondes, vous avez ouvert la voie aux faussaires que j’avais débusqués, aux maffieux de vols des passeports à qui j’avais retiré le pain de la bouche en délocalisant lesdits passeports dans le coffre fort de la Banque Centrale de s’en donner à cœur joie sur les réseaux sociaux et dans la presse au point de m’intégrer même dans les mouvements rebelles de l’Est du Pays.
Diagnostiquée “BURN OUT” la veille de la réception du mail de ma suspension et flairant un coup monté, je suis rentrée sans prendre des soins médicaux. Il me faudra six longues années pour guérir et encore.

Monsieur l’ex DG de l’ANR , tuer ne s’arrête pas à l’usage d’une arme létale. On tue avec les regards, avec des mots , avec des harcèlements, avec des mensonges. On tue avec de faux Bulletins d’Information de triste mémoire. On tue avec des montages comme celui dont j’ai été l’objet. Vous m’avez tuée. Pendant cinq ans, j’ai écrit des tonnes des recours, parcouru des kilomètres de couloirs, perdu des heures d’attente, expliqué à des personnalités qui tous n’y comprenaient rien mais n’arrivaient pas à dénouer le nœud gordien que vous aviez si bien noué.

Et pourtant, les statuts du personnel de carrière des services publics de l’Etat en son article 63 alinéa 3 dispose que :  “Toute action disciplinaire doit être clôturée par une décision de classement sans suite ou d’application d’une peine dans les trois mois, à dater du jour de l’ouverture de l’action… passer ce délai, l’action disciplinaire devient caduque et l’agent est placé en activité de service, soit d’office en cas d’un acte le suspendant de ses fonctions…”. 
Moi, j’ai attendu en vain d’être jugée. Aucun procès. Aucune condamnation . Tout n’est pas dit dans cette lettre, le reste sera exposé et étalé en long et en large devant les juridictions comme enfin vous reconnaissez qu’il existe des lois et règlements dans cette République.
Dossier à suivre.

Musengeshi Musau Appoline