Le Président Félix Tshisekedi a proclamé, vendredi 30 avril 2021, l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
L’annonce a été faite à l’issue du tout premier Conseil des Ministres du Gouvernement chapeauté par Jean-Michel Sama Lukonde. D’après le Ministre de la communication et porte-parole du Gouvernement, l’ordonnance présidentielle portant les mesures d’accompagnement de l’état de siège est attendue dans les heures qui suivent.
Patrick Muyaya a aussi précisé que cette décision est intervenue après consultation par le Chef de l’État du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde et les Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, conformément à l’article 85 de la Constitution.
Cet article dispose :”Lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’indépendance du territoire national ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions, le Président de la République proclame l’état d’urgence ou l’état de siège après concertation avec le Premier ministre et les Présidents des deux Chambres conformément aux articles 144 et 145 de la présente Constitution. Il en informe la Nation par un message. Les modalités d’application de l’état d’urgence ou de l’état de siège sont déterminées par la loi”.
Depuis plusieurs années, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri font face aux tueries répétitives des personnes attribuées aux groupes armés, notamment les combattants d’Allied Democratic Forces (ADF) ou Forces Démocratiques Alliées. Ces exactions sont perpétrées principalement à Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri).
Il convient de noter que, Félix Tshisekedi annonce l’état de siège quelques jours après des manifestations populaires initiées à Beni, Butembo, Lubero et Goma pour exiger le départ de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO) jugée passive face aux massacres à répétition dans cette partie du pays.
Fabrice Ngima